Leçons du dating #2 – De l’idéalisation à la désillusion

Au début, cette rencontre avait quelque chose de particulier. Il correspondait à plusieurs aspects que je recherchais : à l’écoute, ouvert, entier. Et puis il y avait ces petites choses qui m’ont plu chez lui, simples mais significatives : son sourire, sa manière de taquiner, sa joie de vivre… et le fait qu’il soit venu me chercher. Même si j’ai un petit sourire de honte en le disant, c’était important pour moi de sentir que j’étais désirée.

En parallèle, toutes les zones que je ne connaissais pas chez lui, mon cerveau et mon imaginaire les remplissaient. Comme si je voulais croire, coûte que coûte, que cette fois-ci, c’était la bonne. Il répétait qu’il n’était pas disponible, ou qu’il n’avait pas le temps, mais je n’entendais pas vraiment. Une part de moi refusait de regarder la réalité, une autre espérait que cela finirait par changer. Je trouvais mille justifications : il se développait professionnellement, je n’étais pas sa priorité… mais peut-être qu’avec un peu de patience, il finirait par se laisser aller.

« Ce n’est pas la personne qu’on regrette le plus souvent, mais l’histoire qu’on espérait vivre avec elle »

Mon corps, lui, savait. J’étais tendue dans l’attente de ses messages, je regardais mon téléphone toutes les cinq minutes, parfois jusqu’à devoir couper les notifications pour réguler mon impatience. Mon énergie montait quand il répondait, puis retombait quelques heures après. Même quand nous échangions, je savais que cela ne durerait pas. Rien que d’y repenser aujourd’hui, je sens encore ces tensions dans mes épaules et ce poids dans le ventre. La boule au ventre, l’anxiété, la frustration… tous les signaux étaient là, mais je choisissais de ne pas les écouter. Plus tard, j’ai compris grâce à l’Human Design que la frustration était mon alarme intérieure : un signal que quelque chose n’était pas aligné.

[Gros sujet aussi le mécanisme mis en place par l’échange de messages – je te conseille de faire un tour sur le compte instagram @thesabrinazoharshow].

Le déclic est venu doucement, par accumulation. Trop de petites frustrations, trop de moments où je ne me sentais ni respectée ni prise en considération, trop d’excuses sans changement réel. La douleur, intense par moments, m’a poussée à poser une limite claire : « ça suffit ». Ce n’était pas dramatique, mais c’était ferme et nécessaire : je mérite mieux qu’une relation qui me dérègle et me laisse dans l’attente.

Quelques semaines plus tard, je l’ai recroisé à un événement. Je n’ai presque pas échangé avec lui, mais j’ai observé. Sans le filtre de mes projections, j’ai vu son comportement, la manière dont il interagissait avec les autres. Et là, j’ai perçu ce faux-self, le manque d’authenticité et de profondeur qui créait une dissonance en moi. Ce décalage m’a permis de comprendre ce que je traversais : idéalisation, projections, justifications… tous ces mécanismes qui nous font croire que la réalité correspond à nos attentes.

Cette prise de conscience a été vertigineuse et libératrice à la fois. La clé a été de revenir aux faits, de voir ce qui est vraiment là, d’arrêter d’excuser la douleur en permanence et de prendre une décision nette. J’ai travaillé mon estime de moi, et j’en suis venue à une évidence : je mérite mieux. Plus de sérénité, plus de transparence, plus d’amour, plus de connexion vraie.

Aujourd’hui, je pose mes intentions dès le départ. Peu importe que l’autre s’investisse ou non, je reste alignée avec ce que je souhaite vivre. J’investis la relation avec implication, tout en laissant à l’autre la place de nourrir le lien. Je ne veux plus être la seule à entretenir la connexion. Et surtout, j’écoute mon corps, je respecte ses signaux, qui ne mentent jamais.

Alors je vous laisse avec cette question : combien de fois avons-nous rempli les vides par nos projections, plutôt que de regarder ce qui est vraiment là ? Combien de fois avons-nous ignoré les signaux de notre corps en espérant que “ça ira mieux plus tard” ? Observer nos mécanismes, nos émotions et nos sensations peut sembler simple, mais c’est souvent ce qui nous permet de rester aligné·e, lucide et libre.

Suivant
Suivant

Leçons du dating #1 Je ne m’autorisais pas à vouloir quelqu’un